Cracovie est, paraît il, la plus belle ville de Pologne. Son histoire chaotique est bien. cas le reflet de celle de la Pologne, et les traces qu’elle a laissée sur la ville font partie de son identité. Cracovie reste la seconde ville du pays et, pour certain, la capitale intellectuelle et culturelle du pays.
Le château de Wavel
Difficile de manquer cet imposant château qui domine la ville du haut de son éperon rocheux dans un coude là Vistule. À l’époque où Cracovie était la capitale du pays c’était la résidence royale et l’on y trouve cathédrale, salle du trésor, nécropole royale. Fondé au 13eme siècle il a connu diverses évolutions avec notamment une forte influence de la renaissance italienne au 15eme et 16 siècle du fait de l’union du Roi de Pologne avec une riche italienne venue vivre à Cracovie avec ses artisans, cuisinier et architecte italiens. Ces derniers marqueront de leur empreinte non seulement le château mais toutes la ville.



En 1596, lorsque Cracovie a perdu le statut de capitale et ville royale, elle a également perdu son intérêt stratégique. Le château de Wavel n’étant plus un objectifs militaires il ne subit plus d’attaque ni d’évolution, raison pour laquelle il nous est arrivé aussi bien préservé, dans son état du 17eme.

La visite complète est conséquente, il est possible d’y passer la journée en allant des fouilles archéologiques dans souterrains du château pour comprendre ce qu’il y avait avant jusqu’aux salles au trésor et chambres royales, sans oublier les jardins somptueux. La visite de la grotte du dragons est une manière ludique de redescendre du rocher.. En arrivant face au dragon !


La mine de sel de Wieliczka
Cette mine est une des grandes attractions de Cracovie et constitue une sorte de passage incontournable. Cependant en matière de mine de sel notre visite de celle de Berchtesgaden a mis la barre très haut. En fait les deux visites n’ont rien à voir. Ici la mine, en exploitation depuis le 15eme siècle, est vraiment (vraiment) immense : en deux heures de visite, avec un bon rythme, nous n’en verrons que 1%! La visite est donc moins ludique mais se consacre plus à l’histoire de la mine et surtout à la dimension artistique du lieux. En effet, au fils des siècles les mineurs ont réalisé de nombreuses statues, scène et tableaux sculpté à même le minerai de sel.





La dimension religieuse et importante et l’on trouve plusieurs chapelles et même une véritable cathédrale souterraine !


Concrètement il y a vraiment beaucoup de monde, la réservation plusieurs jours à l’avance est indispensable, et même ainsi nous n’avons pas pu réserver la visite guidée en français.Il restait heureusement de la disponibilité en anglais mais les enfants en ont été un peu frustré.
À la sortie de la mine, ne pas rater la tour de graduation situé dans le parc. Certe cela ressemble à un pénitencier de western, mais l’ambiance posée par la saumure qui s’écoule sur les branches de prunelier et le brouillard salin qui s’en échape est très agréable (et il y a des jeux pour enfants)


La vieille ville de Cracovie
La vieille ville de Cracovie c’est la ville médiévale entourée de son ancien rempart transformé en parc, ainsi que le quartier juif entre la château et la Vistule. Elle se parcoure d’autant plus facilement qu’elle est entièrement piétonne. Elle est classé au patrimoine mondiale de l’Unesco.
L’immense place du marché, la plus grande place médiévale d’Europe, carrée et avec ses rues qui en rayonne à angle droit, forme le point de départ idéal pour découvrir la vieille ville. Mais à avant d’en partir on ne ratera pas la Halle aux draps en son centre, qui témoigne de l’histoire commerciale de la ville, le beffroi, qui subsiste de l’ancien hôtel de ville, la basilique Sainte Marie et son trompettiste qui sonne l’heure. La basilique peut s’apercevoir rapidement par la porte principale mais mérite une vrai visite (payante- 18 Zloty) pour en découvrir la richesse.


La Halle au drap est surtout occupée de nos jours par les vendeur de « brelok » (en polonais dans le texte..), c’est à dire des gadgets et souvenir mais le bâtiment, entre sa base germanique, son évolution renaissance (avec le 1er étage) et ses arcade neo-gothique montre son histoire. Prendre un café en terrasse au 1er est une très bonne idée.




La place est bordée d’anciennes demeures de riches marchands et d’hôtels des guildes commerçantes. Ils sont maintenant transformés pour la plupart en bars et restaurants. On trouve cependant dans les salles souterraines de certains d’entre eux les lieux d’expression et de rencontres qu’utilisait les intellectuels de Cracovie durant les différentes périodes d’oppression que la ville a traversées




Un petit mot sur la gastronomie locale s’impose. Au delà des offres habituelles de restauration, on trouve à Cracovie une offre traditionnelle qui mérite le détour. Les Pierogi (sorte de raviole) cuite à la vapeur ou grillés sont sur toutes les cartes, avec diverses farces et accompagnement alors que les Zapiekanka (une sorte de baguettes garnie de champignon,fromage et sauce tomate) semblent être la base de la restauration rapide locale. Mais au delà de ça, il faut entre dans un bar à lait ou un petit resto pour découvrir un Zurek, griller sa saucisse à meme la braisé, tester un choux farci ou les nombreux plats de canard, sans parler des plats de saucisse. Ces endroit sont plutôt abordable et c’est une vrai découverte donc n’hésitez pas à expérimenter un peu ! Attention cependant, les portions ont tendance à être plutôt généreuse…




Kazimierz, le quartier Juif
A ne pas confondre avec le ghetto juif de bien sinistre mémoire, Kazimierz est le quartier où ce sont regroupé, depuis 1335 – date de sa fondation par le roi Kazimierz III – la plupart des juifs de Varsovie, soit plus du quart de la population de la ville avant le 2nd guerre mondiale. L’histoire tragique qui suivit est connue, les juifs furent forcés par les nazis à se regrouper dans le ghetto, à partir de la fin de 1940 dans des conditions très difficiles, avant que le ghetto ne soit finalement évacuée et que ses occupants ne soit déportés dans les camps à partir de l’automne 1942. Cracovie n’a jamais retrouvé sa population Juive pour qui le quartier de Kazimierz est devenu un lieu de mémoire et de culte plus qu’un lieu d’habitation.


Cela dit, on sent que ce quartier, apparemment longtemps laissée de coté, est en train de renaitre, sans renier son identité et son histoire mais en se tournant aussi vers l’avenir. Entre les synagogues et le cimetière juif ont commencé à apparaitre bar, hotels, lieux culturels et alternatifs
Mémoire de la Shoah
A Cracovie, les stigmates de la Shoah sont très visible. D’une part les quelques traces qui demeurent du ghetto juif et son histoire soit bien là, explicite et visible, à commencer par l’ancien mur du ghetto, en forme de pierre tombale, le mémorial, ou encore l’ancienne usine de Oskar Schindler (devenue un musé)



Mais d’autre part, pas très loin de Cracovie, il y a Auschwitz. Y aller et voir de ses propres yeux ces traces d’un moment extremement sombre de notre histoire d’européen est un devoir pour certain, une douleur insurmontable pour d’autre. La décision appartient à chacun, mais c’est un choix à faire en conscience car c’est une visite difficile, qu’il faut préparer et que l’on déconseille aux enfants. Si vous le faite prévoyez de vous levez tôt car pour une raison inexplicable, la plupart des bus de visites organisées (quasi-obligatoire et ultra-recommandée) partent de Cracovie entre 5h30 et 6h du matin.
Cracovie aura été une vrai belle découverte et même le gros coup de cœur du voyage pour certain d’entre nous. Il y a une atmosphère particulière dans cette ville, sans doute le fruit de son histoire torturée et sa très riche culture qui rend cette ville unique.