Depuis le temps qu’on pensait à ce train..
Pour qui s’intéresse aux trains d’Europe, et aux Alpes, le Bernina Express est un monstre sacré. Cette ligne relie depuis 1910 l’Italie aux Grisons Suisse en passant par le col de la Bernina, juste aux pieds du Piz Palu et du Piz Bernina. Avec ses 196 ponts et 55 tunnels, elle est la ligne de chemin de fer la plus haute d’Europe et la plus raide du monde. Elle est réputé offrir des paysages sont splendides, alors que ses trains et son infrastructure sont unique au monde. À un tel point qu’en 2008, la ligne à été classée au patrimoine mondial de l’Unesco
Nous concernant l’attente était donc conséquente…et en montant dans les célèbres voitures rouges panoramiques des chemins de fer réthiques, on se préparait à en prendre plein les yeux.
Le spectacle commence
Première impression: les voitures panoramiques sont confortables et vraiment très panoramiques: l’impression de voir comme si nous étions dehors et bien là. Mais déjà le train entame sa monté, au début en circulant un peu comme un tram dans la ville de Tirano puis directement à fond de vallée en serpentant entre prairies et villages, villages pour qui ce train est un axe de communication avant d’être une attraction touristique. La vue est déjà superbe et l’on ne sait plus où donner de la tête alors que le train arrive déjà sur le fameux viaduc hélicoïdal qui lui permet de rejoindre le flanc de la vallé.
La suite, c’est une grande montée qui serpente à flanc de vallée, en croisant parfois un sentier de randonnée ou un torrent. Le confort et la douceur à bord contrastent étonnamment avec la dureté de l’environnement.
Le point culminant de la ligne arrive avec d’abord la gare de l’Alp Grüm (à 2100m) et le glacier du même nom, puis le Laco Bianco (à 2400m). La halte dans cette gare unique en son genre permet aux voyageurs de descendre profiter de la vue sur le glacier, le Piz Bernina et, très belle surprise, pour admirer les Edelweiss.
Au sommet de la ligne
Passé le lac, la redescente commence côté Suisse alémanique. Les paysages sont toujours splendides, et l’on s’imagine y skier en hiver. La descente dans la vallée de l’Albula nous fascine par l’ingéniosité du parcour1, mais surtout parce qu’elle nous rappelle certains moments de notre voyage en Norvège où l’on découvrait ces endroits de nature isolées, presque sauvage et dont il semble presque miraculeux que l’on puisse les traverser en train.
Le fameux viaduc de la Landwasser à beau être sur toutes les photos et images de la ligne du Bernina Express, ce moment où le train semble sortir de la montagne, au milieu de la paroi pour poursuivre sa route sur un viaduc centenaire sous lequel coule (65 m plus bas) un gros torrent de montagne, ça fait son petit effet.
Fin de parcours à Chur
La suite du parcours jusqu’à Coires (Chur auf Deutsch) offre de très beau paysages de Suisse bucolique, mais après tout ce que l’on vient de voir c’est un peu moins spectaculaire.
Avant de poursuivre vers Innsbruck nous avons quelques heures d’escale à Chur, dont nous profitons pour découvrir cette ville qui serait la plus ancienne de Suisse. C’est surprenant de voir à quel point le train trouve sa place en ville, circulant presque comme un tramways et transportant même parfois un fourgon de marchandises en centre ville alors que la gare est elle même très ouverte sur le reste de la ville.
Pour conclure sur cette journée à bord du Bernina Express, nous en attendions beaucoup.. Le moins que l’on puisse dire c’est que nous n’avons pas été déçu. Non seulement nous en avons pris plein les yeux, mais avons aussi appris à quel point cette ligne historique n’est pas qu’une attraction touristique. C’est aussi un patrimoine riche et un lien de communication essentiel dans ces vallées dans lesquelles elle transporte touristes, habitants et marchandises tout au long de l’année.
En attendant, on remonte en train direction Innsbruck !
- La ligne va traverse la vallée à 4 reprise, suivant un tracé hélicoïdale fait de tunnels et de ponts qui s’enchainent afin de permettre au train de circuler avec une pente acceptable ↩︎